« Humaniste, universaliste, Beethoven rêve d’un monde où les privilèges sont abolis. Il ne s’incline pas quand il croise la famille royale. Il ne croit qu’au talent et à l’intelligence des êtres. La Révolution française lui a fait rêver un monde juste, égalitaire, et solidaire !Son œuvre et son travail gagnent en reconnaissance, et il n’ose d’abord croire à l’infirmité qui le gagne. Il entend de moins en moins la musique, feint la colère, l’impénétrabilité de sa personne, et la misanthropie quand on lui parle. Il préfère la solitude aux salons où la rumeur de sa surdité commence à circuler. Il endosse alors le rôle d’un personnage qui n’est pas celui qu’il est et qu’il devra tenir tout au long de sa vie. Il détourne l’attention de ses contemporains vers des violences incontrôlables, pour ne pas avoir à leur montrer cette vérité trop gênante.Il feint donc tout au long de sa vie ce caractère exécrable pour mieux cacher ce handicap inavouable pour un compositeur. Incapable de maitriser ses nuances au piano, plus aucun orchestre ne souhaite jouer avec lui. Il est condamné à écrire son œuvre et à ne plus jamais l’entendre. Il la devine, la crée, l’invente, la touche, la sent vibrer, la chante intérieurement. C’est cette musique intérieure qui le tient en vie. Cette musique qu’il souhaiterait emplie de joie, d’exaltation, de clameurs. Dans sa dernière symphonie, la neuvième, le chœur exulte haut et fort : FREUE !!! Cette œuvre humaniste et fraternelle nait sous la plume d’un malentendant reclus dans son monde intérieur qui n’a rien perdu de sa flamme révolutionnaire et humaniste.
Ironie du sort, sa mélodie L’hymne à la joie issue deviendra l’hymne européen. Elle réunira un siècle et demi plus tard 27 pays, 27 cultures, 27 langues, 27 histoires différentes qui s’entendent et s’accordent sur l’œuvre d’un sourd. Mais aujourd’hui, que penserait cet humaniste de l’Europe actuelle ? Que percevrait- il de nos valeurs ? Savons-nous être à l’écoute de l’autre, de la différence ? »
Auteure et metteure en scène, Géraldine Aliberti-Ivañez
Direction, Debora Waldman, Benjamin Levy
Comédien, Jean-Christophe QUENON
Conseillère artistique, Suzanne MARROT
Créateur lumière, Xavier DUTHU
Arrangements, Simon COCHARD
Comédienne & interprète en langue des signes française Marie LAMOTHE
Avec la participation de la Compagnie Les petites mains
Orchestres associés en 2023 :
Orchestre national Avignon-Provence, Orchestre national de Cannes, Orchestre Philharmonique de Nice.
Le spectacle comporte des citations d’œuvres de Romain Rolland, Maurice Porot, Esteban Buch, un texte d’Alain Damasio.
Extraits des Symphonies de Beethoven
Symphonie n°7, « 2ème mouvement Allegretto » Symphonie n°9, « 2ème mouvement »
Symphonie n°3, « 4ème mouvement »
Sonate Pathétique, « 3ème mouvement »
Symphonie n°4, « 2ème mouvement »
Symphonie n°9, « 1er mouvement »
Symphonie n°5, « 1er mouvement »
Symphonie n°3, « 4ème mouvement »
Symphonie n°7, « 4ème mouvement »
Symphonie n°8, « 2ème mouvement »
Symphonie n°3, « 2ème mouvement, marcia funebre » Beethoven, Sonate au clair de lune, adagio sostenuto Ôde à la Joie, Symphonie n°9, « 1er et 2ème mouvement »
Ce spectacle a bénéficié du soutien du Département des Alpes-Maritimes, du Ministère de la Culture, ainsi que d’une résidence de création à la Fabrique Mimont à Cannes.
Une coproduction VIVANT.E, une compagnie, l’Orchestre national de Cannes, l’Orchestre national Avignon-Provence, l’Opéra de Nice, le Théâtre du Châtelet